Traditions et cultures ancestrales...

HRP:Etant donné que ça va hurler avec le dernier post d'Arkheia...Vous pouvez considérer que ceux qui sont au campement entendent qu'il y a un problème, semble-t-il au bar du mess et peuvent intervenir.


Arkheia entra dans le bar du mess qui gardait encore les traces de la cérémonie du mariage entre Vélane et Jeffwin. Quelques décorations encore accrochées...Elle fit entrer Corso Kanasta et lui montra une table et deux chaises.

Installons nous ici, tu veux bien?

Corso suivit la Dame, les yeux humides et le visage en proie au désarroi.

Mit vergnugen gnaedige Dame...

Corso se laissa tomber sur sa chaise d'un mouvement brusque, elle n'avait même pas remarqué la décoration de la salle. Puis, levant les yeux vers Arkhéia ajouta d'un ton morne :

Il vous l'a donné c'est cela.... et... vous... lui avez repris le votre...

Conformément à la Prophétie, tout concorde, vos transformations, sa déchéance et sa soufrance alimenté par vos traditions Ohliennes... Pour la plus grande gloire de nos Dieux, lui qui est si droit et sensible... Il ne tiendra pas longtemps, je sens le froid qui le ronge de l'intérieur, le froid qui a pris la place de son coeur...

Elle reprit alors sous forme de litanie chanté la fin ultime de la Grande Prophétie, que personne ne connaissait, ni prêtre, ni prêtresse d'aucun Dieux wotaniques, secret qui devait être caché jusqu'au jour où une femme devait le révéler à qui de droit. Secret qui n'était connu que par les seuls premiers nées masculins et féminins de la lignée concernée, à savoir les Kanasta, ceux qui ouvrent la voie des Dieux :

Nach den Schlacht im Sieg oder in der Niederlage wird der Goundikramn nichts mehr füllen, kein Hass, keine Liebe, nur noch Gleichgültigkeit, und die führt zur Ewige Tod des Kriegers, niemals wird er seine Vorfahren im Wahlhalle begegnen, niemals wird er die Ruhe finden. In die innere Ewigkeit gefangen, voll Schmertz, blind und ohne Augen die ins inneren schauen... Nur Freyja konne etwas für ihn tun, aber der Preis der sie verlangt...

Elle s'interrompit soudainement puis ses yeux remplis d'humidité, versèrent de nombreuses larmes. Elle les essuia rapidement espérant qu'aucun autochtones n'étaient présent, car elle avait très vite appris que l'eau était une richesse inestimable ici et qu'on ne lui pardonnerait pas un tel gaspillage. Puis elle se rendit compte qu'elle avait eu cette pensée inconsciente pour oublier sa détresse, par comparison avec ce qu'elle devrait perdre, sa plus inestimable richesse... Dans une dernière supplique elle demanda :

Il vous l'a bien donné ?

Arkheia écoutait Corso et devint livide à l'écoute de la litanie secrète de la prophétie. Elle serrait les points. Elle savait que le concile des Matriarches avait projeté que son favori soit Aston Kanasta...Alors pourquoi la Missionnaria avait implanté toute cette ferveur chez les Kanasta qui conduirait à ce drame?

Ja, Corso...Er hat sein Herz mir gegeben...Dit-elle doucement. Puis elle se tourna vers la salle, les derniers évènements encore en tête et ses recherches génétiques n'aidant pas à calmer ses humeurs.

Und? Keine Liebe! Nie mehr Füllen! Nichts! Arkheia haussait le ton, mais sa colère n'était pas dirigée vers Corso, elle semblait hurler après elle même. Elle fit une pause et se retourna vers Corso, toujours en colère.

Sais-tu que j'étais éperdument éprise de ton frère? Que j'aurais donné ma vie pour lui...Et, les Dieux...Ah oui, les Dieux en ont décidé autrement! Il est devenu le Gundikramm, garant du combat de la Horde sauvage contre le Mal, condamné à ne jamais connaître le Wahlhalla car toujours prêt au combat, damné et détruit pour servir les Dieux...A jamais.

Oui, il m'a donné son coeur...Je te l'ai dit. Mais, je suis fatiguée, Corso...Arkheia s'assit et baissa un peu le ton. Corso, dis moi...Le froid envahit le coeur d'Aston car il ne peut m'aimer et moi, je le trahis par mes traditions Ohlienne, empêchant ainsi totalement à Aston d'accéder à l'amour tel qu'il est décrit dans la légende...Comme c'est bien fait.
Tu dis que Freyja sait ce qu'il doit être fait...Que dit-elle?

Quelle est la suite de la litanie sacrée?!

Arkheia rit nerveusement soudain. Crois-tu les légendes doivent guider notre vie? Je ne te reproche rien, Corso. Les Dieux, les Dieux, les Walkyries...A ces derniers mots, Arkheia s'arrêta net de s'énerver.
Tu sais qu'il est dit aussi qu'une Walkyrie déchueArkheia repensa à son refus de suivre la Norne. aida une femme enceinte, une femme qui n'avait pas tout à fait du sang humain, fille de Wotan, enceinte d'un homme, fils de Wotan lui aussi, partageant quelques caractéristiques bien particulières avec la femme enceinte.Arkheia regardait maintenant le laboratoire d'analyse avidement comme si son regard perçait les murs du bâtiment. Elle revint vers Corso, l'air décidé.

Mais vois-tu, puisque tout ceci doit mener au crépuscule des Dieux et à l'avènement de l'Homme, je sauverais cette femme enceinte et surtout...Dis moi, dis moi comment sauver Aston, Corso...Continue la litanie, s'il te plaît.Arkheia tenait Corso par les épaules, elle avait les larmes aux yeux. Mais où voulait donc mener la Missionnaria?

Une phrase de la Primonée avait été comme un déclic, deux verbes, un temps, la puissance des mots avaient fait l'effet d'un atomique dans la tête de Corso, elle, qui était précédemment toute tremblante, se figea intantanément, mais n'osait plus regarder Arkhéia :

Oui c'est bien fait gnaediege Dame, qu'attendiez vous d'autre des Dieux... De la pitié...Elle coûte cher la pitié, oui Wotan à renier sa fille Brunehildis la Walkyrie, jadis, car elle avait osé désobéir en sauvant le fruit de l'union impur de Siegmund et de Siegelinde eux même enfants de Wotan... Mais elle a perdu son immortalité et son geste n'a fait que précipiter sa propre perte puisque bien plus tard c'est celui qu'elle a sauvé qui l'a détruite...Die Götterdammerung ist schon geschehen, gnaedigste, jetzt wollen die Götter zuruck kommen... Mais pour Aston il n'etait effectivement pas trop tard...Même si lui même en est persuadé, car seule les femmes de la famille connaissent la fin de la Grande Prophétie...

Secouée par un sanglot et des convulsions, elle s'intérompit momentanément, comme si le fait de parler lui demandait un effort considérable...

Mais si je vous dis comment le sauver, il n'aura de cesse de poursuivre ce que lui dicte son coeur, et là vous seule pourriez l'aider... Alles wird in eure Händen liegen, besser gesagt in eurem Herz, Ihr habt die Wahl, alles zu endern, aber nur nach dem Eruh ritual... Cependant vous avez utilisé le passé concernant vos sentiments à l'égard de mon frère, vous avez par conséquent fait votre choix, le rituel ne le sauvera pas. Das Mitleid wird ihn nur mehr zerstören...

Elle essuia ses larmes et se leva.

Arkheia se leva brusquement et retint Corso par le bras. Pour la première fois, elle utilisa la voix sur une amie...

Nein! Du bleist hier!Les mots claquèrent dans le bar.
Corso, si j'ai utilisé le passé...C'est parce que jusqu'à présent je m'étais résignée à ne plus jamais avoir le droit d'aimer Aston ni même de pouvoir le rencontrer autrement qu'en le croisant...Mais si tu me dis qu'il y a un espoir, alors je te parle au présent.

Les Dieux veulent revenir? Ainsi, j'aurais toutes les cartes en main pour retrouver son coeur à condition de passer le rituel d'Eruh...
Seules les femmes du clan Kanasta connaissent la fin de la litanie? Corso, si cette litanie me concerne, ne choisis pas à ma place.

Chante la fin de la litanie...S'il te plaît.Arkheia se tenait en face de Corso et la regardait droit dans les yeux, l'espoir de pouvoir revoir Aston emballait légèrement son rythme cardiaque et sa respiration, elle serra ses mains sur les bras de Corso. Elle respira doucement pour ne pas blesser Corso.

L'effet de la Voix fut radical sur Corso, elle s'arreta net et se mit à trembler, un conflit éclatait en elle et tout en écoutant Arkhéia, une lueur d'espoir apparut sur son visage. Enfin elle se dégagea doucement de l'étreinte d'Arkhéia.

Wie sie befehlen gnaedigste,....Mais avant de terminer la litanie...

Elle ouvrit sa besace et en sortit une magnifique écharpe brodée très ancienne dont elle ceignit la faérie, l'écharpe était d'une texture proche de la soie et d'un vert émeraude éclatant.
Puis elle tendit ses bras vers la Dame et attrapant la base de sa tête se rapprocha et déposa sur son front un baiser.

Der Kuss ist das Geschenk unseren Vater.

Puis relachant Arkhéia, elle fit lentement un demi pas en arrière, arma son bras, tendit la main et giffla Arkhéia.

Das Orhfeige ist das Geschenk unseren Mutter.

Les mères Révadaquiennes était connu comme étant possessive avec leurs fils, et cette tradition ancestrale n'a jamais été abandonné.

Jetzt kann ich das ritual anfangen und die Litanei fur immer beenden, wenn sie möchten gnaedigste...

Sa respiration était lente, calme et résignée. Elle était prête à accomplir ce pourquoi elle était née, enfin les femmes Kanasta seraient libérées de ce fardeau trop lourd pour leurs épaules...

Corso respira profondément, ses yeux perçait le regard d'Arkhéia, ainsi elle réussit à fixer l'attention de celle ci sur ses yeux et sa voix, puis elle entonna à nouveau la Litanie avec une ferveur envoutante :


Pendant qu'elle tenait en haleine la faerie, elle glissa doucement sa main dans sa besace,

Nur Freyja konne etwas für ihn tun, aber der Preis der sie verlangt ist so hoch und nur Heldinen konnen sich es leisten. Der Preis ist das blut...

Rapidement sa main droite se tendit et une lame noire et brillante fendit les airs en direction d'Arkhéia...La lame s'arrêta à quelques dixièmes de millimètre de la carotide de l'Ohlienne.

...SEIN BLUT

La main de Corso se retourna et se dirrigea très rapidement vers son propre coeur

Arkheia se bougea pas lorsque la lame noire s'arrêta presque sur sa carotide. C'était un geste de menace qui était déjà désamorcé au moment même où Corso fouillait dans sa besace. Lorsque Corso retourna l'arme contre elle-même, Arkheia bondit sur la jeune femme sans lui laisser le temps de la surprise.

La force de Corso la surprit un peu, mais elle évita à celle-ci de se planter la lame directement dans le coeur. Puis elle entama un mouvement sur le poignet pour désarmer Corso...La pression était forte et le geste sûr.

Arkheia regardait Corso.

Son sang, celui de sa famille...Peut être mais Freyja ne parle ni de mort ni de vie!

Les sens d'Arkheia étaient totalement perturbés par la disparition du bar. Elle prit un instant pour s'habituer au lieu et surtout à la transformation de Corso...Ainsi c'était cela, le secret des femmes du clan Kanasta. Une telle ferveur et une sensibilité extrême mêlée à une force de conviction et de croyances qui permettait d'être investit d'une...Déesse? Croyances ou pas, ferveur et foi...Toujours est-il que Freyja semblait bien s'être incarnée en Corso. L'épreuve continuait et elle devait choisir le mieux sans faire intervenir ses sentiments...Quelle gageure!

Freyja lui proposait soit d'emporter Aston au Wahlhalle, soit de ne faire plus qu'un avec lui, et enfin le plus terrible des choix...Lui suggérait qu'il existait une autre voie et lui demandait de la tracer...

Arkheia écouta, et osa caresser doucement la joue de Corso comme pour éprouver encore un de ses sens. Elle retira sa main et respira profondément. Les pensées d'Arkheia filaient à toutes vitesses...

ein anderes Ausweg?
Ainsi, le choix est bel et bien un privilège humain. Et je vous remercie pour me le laisser. Si je peux tracer une autre voie, Aston est encore un humain et par ce fait...Votre frère et époux doit aussi lui laisser le choix. Qu'il laisse la possibilité d'aimer au Goundikramm, et que cette malédiction soit levée.
Mais il est vrai aussi que les levées de malédictions se payent...Quel sera donc le prix demandé par Wotan?Arkheia était prête à entendre le prix et à tout faire pour le payer par amour pour Aston et parce qu'il était bel et bien un humain. Arkheia croisa le regard de Freyja et continua de la regarder restant respectueuse mais déterminée.

Arkheia resta interdite quelques secondes avant de se précipiter pour aider Corso à revenir à elle.

Ainsi, Freyja était satisfaite, l'épreuve était passée et la dernière chose qu'elle ferait serait de rendre à Aston son apparence et son humanité. Le reste serait le choix d'Arkheia...

Arkheia se pencha au dessus de Corso et vérifia que tout allait bien. Elle semblait simplement inconsciente et Arkheia utilisa sa science Bene Gesserit pour tenter de la réveiller après l'avoir installer un peu plus confortablement.
A tout hasard, elle appela...

Y-a-t-il quelq'un pour m'aider à transporter Corso à l'infirmerie?

Arkheia observait Corso qui semblait avoir totalement oublié ce qui venait de se passer. Elle semblait à nouveau aller mieux.

Dis donc, Corso!? Je peux savoir depuis quand ce genre de remède est efficace pour une jeune fille qui vient de s'évanouir après avoir subit un choc? Arkheia avait un air réprobateur puis elle finit par lui sourire.

Corso? Tu vas bien? Nous ne sommes pas dans le royaume des Ases mais bel et bien à la FISAK et tu es en vie...Et moi aussi. Ah oui, tu peux m'appeler Arkheia, Corso il est inutile de me donner du gnaedigste. Je t'en prie.

Te souviens-tu de quelque chose Corso?

Nein, gnaed....Arkhéia....Je ne me rappel de rien du tout...J'ai juste l'impression que mon cerveau est en bouilli, à part cela ça pourrait aller !

Corso regarda Arkhéia avec un grand sourire lorsqu'elle la sermonait au sujet du remontant traditionnel de Révadac.

Mais enfin ce n'est que des plantes et de l'eau...Un peu distillés certes mais nos hommes et femmes médecine le prescrive pour presque tout les maux de la terre...

Corso sentait un trouble latent qui se dessinait sur le visage de son interlocutrice.

Je suis heureuse de vous savoir toujours en vie, et moi par la même occasion. Je ne vous demanderais pas ce qui s'est passé, je pense que je n'ai pas à le savoir. Toutefois, j'espère avoir accomplit mon devoir envers nos Dieux, mon rôle était autrement plus simple que celui de mon frère...

Toutefois j'ai une requête de mère à vous demander...Elle souhaite que vous conserviez l'écharpe, quoi qu'il puisse arriver. Un Révadaquien ne fait jamais plusieurs choix, celui d'Aston étant définitif, c'est à vous que reviens l'écharpe des femmes de la famille Kanasta...ne la....refusez...pas..s'il...v....

Corso, commence par bafouillée, puis elle vacilla plusieurs fois sur elle même, semblant tomber d'un moment à l'autre. Soudain, comme si un liquide remplissait ses yeux, ceux ci se remplirent d'une viscosité noirâtre jusqu'à couler hors des orbites. Elle se figea et un immense sourire apparut sur ses lèvres.

Mmmh.... Agréable ce petit corps...Encore une enfant, pure et innocente, qu'elle chance pour moi !

Une voix d'homme rempli de perversité venait de sortir de la bouche de la jeune Révadaquienne.

Arkheia prit Corso par les épaules, elle reconnu la façon de faire d'un seul être qui ne pouvait être lié et à l'Ombre et aux croyances de Corso et d'Arkheia...Elle hurla.

Lohre!! LOHRE?!
Que fais-tu à cette enfant? Que veux-tu?

Arkheia récupéra la dague à la lame noire et l'éloigna de Corso. Tous ses sens en éveil, elle guettait la réaction de Lohre. Les Dieux étaient un peu trop présents à son goût depuis l'arrivée de l'Ombre sur Arrakis. Cela ne présageait rien de bon, toutes ces croyances qui prenaient forme tout à coup...

Lohre, titan accueilli par les Ases...Protégé par Wotan pour son franc parler et ses révélations...Malgré la fourberie, la ruse et parce qu'il vaut mieux avoir ses ennemis proche de soi.

Arkheia se remémorait les anciennes légendes tout en observant Lohre. Il était volontairement provocateur et méprisant comme d'habitude. Le fait qu'il ait profité de la porte ouverte par Freyja n'était pas étonnant.

Mais il avait raison sur un point...Arkheia attendait ses révélations, se demandant ce que cette parcelle d'Ombre issue de sa mythologie avait à lui dire...Une parcelle bien particulière...L'astuce, la ruse, la fourberie. Arkheia restait sur ses gardes, que Lohre soit dans un corps de jeune fille ne changeait rien au fait que c'était un titan. D'instinct, elle passa sa main sur l'écharpe que Corso lui avait offerte, le contact doux de la soie la rassurait.

Je t'écoute.